Autoportrait

Réaliser un travail sur l’autoportrait m’est venu tout naturellement. J’ai toujours été dans la recherche et la compréhension de mon être profond.

Ayant été souvent amenée à expérimenter la solitude et l’introspection, tout autant que la notion d’altérité, du fait d’avoir d’abord été très proche, puis soudainement par la force des choses, très éloignée d’un membre de famille qui comptait beaucoup pour moi, je me suis intéressée à la question de l’identité.

La mienne a été constituée par cette symbiose / séparation, d’avec cet être proche. Je me suis grandement questionnée sur le rapport que j’entretenais à moi-même, tout en me confondant avec divers autres êtres tout au long de ma progression. J’étais moi sans vraiment l’être. Je me suis rapidement confrontée à cette vision, à l’entrée des Beaux-Arts.

A la fin de la première année, notre prof de dessin de modèle nous a demandé de travailler une gravure sur bois dont le thème s’avéra être l’autoportrait. Je démarrai alors le premier modèle d’une longue série qui n’allait plus en finir.

Plusieurs de mes profs avaient constaté, avec une certaine stupéfaction, la ressemblance de mon portrait avec ceux du Fayoum. Element que je repris à mon compte, en étudiant les autoportraits des artistes de toutes époques, sous toutes leurs formes, et m’en abreuvais sans discontinuer, jusqu’en 3e année, pendant laquelle mes recherches sur moi-même avaient atteint un haut niveau d’acharnement.

J’ai mené ce travail avec divers moyens de représentation graphique tels que gravure, sérigraphie, dessin et peinture, voire même photographie. J’ai voulu toucher à toutes les façons possibles de me représenter par l’image, sans jamais parvenir à me présenter réellement.

J’ai réussi mon diplôme grâce à ce questionnement sur ma personne. Je l’ai obtenu de justesse, car ma recherche introspective avait été conséquente et énergivore.

Je suis passée à autre chose et me suis formée aux métiers de l’imprimerie, dans lequel j’évolue depuis une dizaine d’années. Sans toutefois lâcher mon engouement pour les arts plastiques, puisque j’ai poursuivi mes recherches incessantes en parallèle de mon activité principale.

Je produis encore de temps à autre des autoportraits, et pratique essentiellement le dessin de nu, en groupe avec des anciens des Beaux-Arts de Saint-Etienne (avant que cela ne devienne l’actuelle Cité du Design). Notre travail est visible ici-même : Dessin 42